Histoire de l’hôpital en France

L’hôpital, en tant qu’institution et organisation, n’a pas vu le jour en France du jour au lendemain ; il lui a, en effet, fallu plusieurs siècles. Le développement que nous lui connaissons actuellement est le fruit d’innombrables efforts. Voici un récapitulatif de son parcours historique.

L’institutionnalisation de l’hôpital au moyen-âge

D’après certains documents, les premiers hôpitaux français ont vu le jour au moyen-âge. Associés à la notion d’hospice, ils n’étaient pas vraiment dédiés à la prise en charge sanitaire des malades. Ils se consacraient plutôt à l’hébergement des personnes démunies. En dehors des pauvres, ils accueillaient des infirmes, des orphelins, des vieillards et des enfants abandonnés.

L’assistance qu’ils offraient était basée sur des principes religieux comme : l’accueil des humbles, la charité, la miséricorde… Dès lors, ils étaient sous le commandement des autorités religieuses. Les ressources financières qu’ils utilisaient provenaient principalement de la charité individuelle. Peu après, cet ordre est bouleversé par l’avènement des grandes épidémies (lèpre, peste noire…).

En effet, face à la propagation massive de ces virus, les hôpitaux en place ont été dans l’incapacité d’accueillir les malades. Le gouvernement français les a donc institutionnalisés à travers la construction de plusieurs structures d’isolement (maladreries, léproseries, lazarets…). Au retour d’une croisade, Louis IX s’est aussi inspiré des hôpitaux du Moyen-Orient pour ouvrir le premier vrai hôpital de Paris au XIIIe siècle.

L’hôpital et le statut d’organisation

Après la période de la Renaissance, la notion de pauvreté s’est écartée de la seule sphère religieuse pour devenir une problématique politique. L’hôpital s’est alors peu à peu détaché de son caractère purement charitable. Bien qu’il continue d’accueillir les personnes démunies, il s’ouvre davantage aux malades. En 1656, le roi Louis XIV crée l’Hôpital général.

En complémentarité avec quelques structures existantes, cet Hôpital prodigue des soins et une assistance aux patients. Il prend également des mesures d’enfermement pour supprimer la mendicité dans les rues de France. Il exerce un contrôle de force et place en détention les individus jugés indésirables pour la société (handicapés, prostitués…). Très vite, certains l’ont considéré comme l’une des pires institutions du régime en place. Au terme de la révolution, cet hôpital et les autres seront nationalisés pour garantir aux populations une assistance plus généralisée.

Malheureusement, les résultats de cette dernière politique n’étaient pas non plus très concluants. Les pouvoirs publics ont alors décidé de s’écarter de la gestion des hôpitaux français. La laissant aux mains des municipalités, ils ont posé les bases d’un fonctionnement plus organisationnel. Outre leurs infrastructures, les hôpitaux disposaient désormais des ressources propres.

Pour résumé, à la fin du XVIIIe siècle, le concept de médicalisation commence à se mettre en place. Peu à peu, les médecins s’intéressent davantage au corps humain. Ils osent examiner les patients et cherchent réellement à les soigner. Au XXe siècle, une loi est même votée pour séparer clairement l’hospice de l’hôpital. Aujourd’hui, en matière de moyens comme de santé publique, l’Hôpital français est en question.