Les systèmes de santé en Europe

Partout dans le monde, des systèmes de santé se sont mis en place chacun à leur façon et avec leur histoire pour améliorer l’offre de soins. Sur le sol européen, tous les pays sont loin de partager le même système. Pour résumer, on retrouve trois grandes formes de systèmes de santé dans la communauté : le système libéral, le système d’assurance-maladie et le système national. Bien qu’ils présentent chacun des avantages, ils se heurtent néanmoins à quelques difficultés.

Un système unique pour les Britanniques, les Scandinaves et les anciens pays francs

Depuis de nombreuses années, les Britanniques et les Scandinaves ont adopté le système de santé national. Dit beveridgien, il est entièrement sous la direction de l’État. Il est donc financé au moyen des impôts prélevés par les autorités publiques. Il est caractérisé par une certaine lenteur au niveau de la prise en charge des malades. Toutefois, il a le mérite de garantir des soins gratuits aux populations.

Les anciens pays francs (France, Belgique, Pays-Bas, Allemagne, Autriche) préfèrent, quant à eux, adopter un système d’assurance-maladie (ou bismarckien). Ils financent donc leurs structures sanitaires sur la base de différentes caisses à cotisations obligatoires. Rémunérant le corps médical à l’acte, ils facilitent le changement de médecins pour les patients. Malheureusement, ils ont, à ce jour, du mal à résoudre le problème des déserts médicaux.

Un système mixte pour les pays latins et slaves

Si plusieurs pays ont choisi de se cantonner à un seul système, d’autres préfèrent se tourner vers un système mixte. C’est par exemple le cas des pays latins (Grèce, Italie, Espagne et Portugal) qui ont entamé une transition depuis les années 80. Ils essayent notamment de passer d’un système bismarckien à un système beveridgien. Malgré les nombreuses difficultés rencontrées, ils conservent un certain équilibre.

De leur côté, les pays slaves (qui constituaient l’ancien bloc de l’Est) penchent pour une tendance inverse. À leurs débuts, ils fonctionnaient sur la base d’un système de santé soviétique (national). Cependant, ils essayent de se tourner vers un système d’assurance-maladie depuis les années 90. Ils suivent donc, avec rigueur, toutes les directives recommandées par ce système. Principale pierre d’achoppement, leur croissance fragile à l’origine freine considérablement l’accomplissement de leur quête.

Une crise à tous les niveaux

Au fil des années, les obstacles et déséquilibres n’ont pas épargné les pays européens. Aujourd’hui, la plupart de ces pays se retrouvent avec des systèmes de santé en difficulté. En Espagne par exemple, les soignants ont manifesté en 2022 pour réclamer des conditions de travail plus avantageuses. Au Royaume-Uni, le National Health Service (NHS) se plaint d’un manque de moyens financiers depuis quelques années. L’Allemagne et l’Italie peinent à résorber la crise de recrutement de nouveaux soignants.

Au niveau des services français, la situation ne semble pas non plus reluisante. En effet, le système de santé en France est en proie à une fragilité qui touche tous les composants (hôpitaux, structures médico-sociales, institution libérale…). À l’image du taux de mortalité infantile et de l’évolution de l’obésité, certains de ses indicateurs de santé sont assez inquiétants. De plus, le vieillissement de la population et la marge des maladies chroniques ne cessent de progresser. À cela s’ajoutent les déserts médicaux qui restreignent l’accès aux services de soins à une partie de la population.

La crise du Covid a aussi mise en valeur l’incapacité à disposer de capacités d’accueil suffisante et même l’incapacité sur plusieurs années de les adapter et de les mettre à l’échelle. Elle a aussi révélé l’incapacité des systèmes à réagir correctement à un souci majeur et imprévu de santé publique.